Il n’y aura pas d’élevage de moules à Sangatte
L’arrêté préfectoral autorisant l’implantation de moulières à Sangatte a été annulé hier par le tribunal administratif de Lille. Habitants de Sangatte, élus et usagers de la plage ont marqué leur victoire par un grand rassemblement, hier soir. Chez les mytiliculteurs, on attend que l’État propose un autre site. Le 4 avril 2006, la préfecture du Pas-de-Calais signe un arrêté autorisant deux mytiliculteurs normands à implanter des moulières sur la plage de Sangatte, près de Calais. « Les autorisations ont été délivrées au terme d’une procédure irrégulière (…). On vous propose de retenir ce moyen pour annuler l’arrêté », estimait, il y a quinze jours, le commissaire du gouvernement du tribunal administratif où le recours des villes de Sangatte et de Calais contre le très contesté arrêté était examiné. Mis en délibéré, le jugement a été rendu mercredi. Les trois arrêtés du préfet ont été annulés ainsi que les trois référés des exploitants normands. L’État devra également verser 1 500 E d’indemnités aux communes de Calais et de Sangatte. Hier soir, habitants, usagers de la plage et élus se sont retrouvés près de la mairie pour fêter leur victoire. Les pancartes s’opposant à l’implantation des pieux, partie intégrante du décor sangattois depuis un an, y ont été brûlées. « Un geste symbolique qui marque la fin d’une histoire », explique le coordinateur de la fédération Non aux moulières, créée il y a un an. « Ce soir, nous poussons le cri de la victoire. Après un an de bataille, nous avons gagné. La plage restera à usage familial et sportif. » Pour le maire, le soulagement est évident. « Maintenant, nous devons prouver que notre commune est une vraie station balnéaire. Il faut continuer à travailler tous ensemble pour développer les atouts touristiques de Sangatte. » Chez les Monbrun, les mytiliculteurs, on attend l’ordonnance. « Nous avons fait de gros investissements. Ce que nous voulons maintenant, c’est travailler. Nous attendons que l’État nous propose un autre site. N’importe où tant que nous pourrons travailler dans la sérénité. » Prochain rendez-vous le 16 septembre avec la grande fête de la plage, sur laquelle les 22 500 pieux ne seront jamais plantés. •